Intitulé de l'offre : Post-doctorant·e en linguistique de corpus. PEPR WHAOU (Well-being and health observatory within urban trajectories) Référence : Laboratoire ACS (Architecture, Culture, Société) Nombre de Postes : 1 Lieu de travail : 14 rue Bonaparte 75006 Paris Date de publication : vendredi 29 août 2025 Type de contrat : post-doc ou chercheur en contrat CDD Durée du contrat : 12 mois Date d'embauche prévue : janvier 2026 Quotité de travail : temps complet Rémunération : rémunération brute mensuelle entre 2963 ¤ et 3367 ¤ selon expérience professionnelle acquise antérieurement Niveau d'études souhaité : doctorat Expérience souhaitée : aucune Section(s) CNU : 07 Contexte scientifique Pour préparer les villes aux défis de demain, les rendre durables et résilientes, il est primordial de bien les connaître. Les villes de demain seront des villes informées pour que les décisions politiques soient éclairées par des connaissances robustes. Elles seront agiles, réactives aux stress multiples, en capacité d'alerter, d'agir, de s'adapter, d'anticiper et de se projeter au moyen de scénarios prédictifs. Les stress auxquels les villes doivent se préparer sont de plusieurs ordres, en premier lieu climatiques et sanitaires. Quelles seront les épidémies de demain, les vecteurs et les pathogènes du futur ? Comment la population urbaine répondra-t-elle aux canicules ou aux nouvelles affections causées ou exacerbées par le changement climatique ? Quels seront les impacts de la crise de la biodiversité sur l'écosystème ville ? En résumé : quelles seront les trajectoires des vulnérabilités socio-environnementales et leurs dépendances à des facteurs multiples (bien-être, niveau de vie, etc.), dont les impacts peuvent être directs (affections) ou indirects (alimentation, usages) ? Ces enjeux multiples sont abordés par des communautés scientifiques distinctes en lien plus ou moins proche avec les décideurs et les habitants. Alors que de nombreuses questions sont partagées, il est essentiel de croiser davantage les expertises, qu'elles soient sectorielles ou disciplinaires. Par ailleurs, ces questions complexes mettent en jeu des phénomènes multi- scalaires et nécessitent une approche systémique dépassant les silos disciplinaires. Observer sur le long terme permet (i) d'effectuer une veille de phénomènes émergents, épisodiques ou ponctuels, voire de tendances, (ii) de contribuer à en déterminer les causes, (iii) d'éclairer la décision publique et d'interagir avec les citoyens pour renforcer le dialogue science-société. Le projet WHAOU vise à créer un observatoire plurithématique et multidimensionnel du bien-être et de la santé en ville, avec Paris comme cas d'étude, en analysant les flux de matières dans les réseaux d'assainissement, les données censitaires ainsi que les données d'entretien. Pour ce faire, le projet WHAOU met en oeuvre plusieurs éléments clés : - un consortium élargi et transdisciplinaire : l'originalité réside dans la mise en place d'un consortium qui rassemble et élargit les initiatives existantes. Ce consortium adopte une approche transdisciplinaire, favorisant la collaboration entre différents domaines de recherche ; - une observation multi-paramètres : l'observation vise à suivre de manière continue et à long terme divers paramètres liés au bien-être et à la santé. Cela permettra de localiser les phénomènes dans le temps et l'espace, tout en favorisant l'innovation dans les métriques d'observation ; - développer l'épidémiologie basée sur les eaux usées : le réseau d'assainissement collecte les effluents urbains, mélangeant eaux usées domestiques, industrielles et pluviales. Ces effluents contiennent une richesse d'informations moléculaires provenant des pratiques urbaines et de la santé des populations. Depuis la pandémie de Covid-19, des recherches ont été entreprises pour suivre les affections en population à partir des eaux usées en complément d'autres suivis historiques sur une variété croissante de traceurs ; - l'importance des métriques socio-économiques : il est essentiel de comprendre la corrélation entre les flux mesurés dans les eaux usées et les indicateurs socio-économiques, ainsi que les perceptions et expériences des habitants. Ces résultats seront ensuite utilisés par des acteurs locaux pour mettre en oeuvre des mesures d'atténuation adaptées, testées lors d'expérimentations co-construites et territorialisées. Dans le cadre de ce projet, l'objectif du workpackage#1, portant sur les métriques et les représentations de la santé et du bien-être, est d'établir un état des lieux des différentes métriques utilisées en géochimie et en sciences humaines et sociales. Il s'agit d'analyser la pertinence et les limites des métriques actuelles, d'en proposer de nouvelles intégrant des dimensions sociales, environnementales et subjectives et de les rendre interopérables pour faciliter leur intégration dans les politiques publiques. Cette recherche mobilise des méthodes d'enquête diversifiées en SHS (revue de littérature, linguistique de corpus, textométrie), afin de mieux comprendre la multidimensionnalité du bien-être en ville. L'analyse du langage naturel de différents groupes sociaux va-t-elle permettre d'orienter la recherche d'indicateurs mesurables dans les eaux usées ? Est-il possible de traduire les représentations de la santé et du bien-être en métriques géochimiques ? Pour répondre à ces questions, un chercheur en géochimie et une chercheuse en SHS vont croiser leur champ d'expertise et tenter de faire émerger de nouveaux indicateurs du bien-être en ville. Missions et activités principales L'objectif de ce post-doctorat est d'analyser le discours et les représentations sociales associées à la santé et au bien-être de différents groupes d'acteurs, y compris des chercheurs. Mieux cerner cette notion et identifier ce qui est mesurable et ce qui ne l'est pas, doit permettre d'établir un lien avec les résultats de l'étude des métriques géochimiques du bien-être menée au sein du LSCE (UMR CEA-CNRS-UVSQ 8212), voire d'orienter l'analyse géochimique du projet. Les missions de ce post-doctorat sont les suivantes : - Constitution de corpus textuels spécifiques à différents groupes d'acteurs (élus, services techniques de la Ville de Paris, Agence régionale de santé, urbanistes, habitants et scientifiques). Certains de ces corpus sont déjà constitués, mais d'autres nécessitent de mener une recherche documentaire dans les services de la ville de Paris et sur des bases de données de publications scientifiques, comme Dimensions, Scopus, GoogleScholar, etc. ; - Aide à la définition d'une stratégie d'analyse textuelle pour répondre aux questions scientifiques ; - Analyse de données textuelles pour identifier les représentations de la santé et du bien-être au sein de différents groupes d'acteurs ; - Identification du caractère objectif/subjectif, vague/précis des discours sur le bien-être ; - Prise en compte de la variation et du changement linguistique de la notion de bien-être au sein de différents groupes sociaux et de sa complexité intrinsèque ; - Fouille de motifs séquentiels et routines discursives dans les textes institutionnels ; - Interprétation de résultats de l'analyse textuelle ; - Communications et publication d'articles. Profil recherché - Docteur·e en sciences du langage ; - Fortes compétences en linguistique de corpus et en sociolinguistique ; - Capacité à constituer et structurer de grands corpus numériques ; - Bonne maîtrise des techniques d'analyse de données textuelles et de fouille de textes ; - Bonnes compétences ou maîtrise avancée d'outils et de langages numériques, en particulier : TXM, R, Python, Markdown et JavaScript ; - Gestion des données ; - Visualisation des données : capacité à représenter les données sous forme de graphiques, tableaux de bord interactifs, afin de rendre les résultats accessibles et compréhensibles ; - Capacité à travailler dans un collectif de recherche interdisciplinaire ; - Intérêt pour l'étude des milieux urbains ; - Autonomie et prise d'initiative ; - Capacités rédactionnelles ; - Langue anglaise : B1 à B2. Contexte de travail Laboratoire d'accueil : le post-doctorat se déroulera au Laboratoire Architecture, Culture, Société (ACS, ministère de la Culture) de l'École nationale supérieure d'architecture de Paris-Malaquais - PSL), 14 rue Bonaparte 75006 Paris. Le/la post-doctorant.e bénéficiera d'un poste de travail à ACS dans un espace partagé et des conditions de travail de l'École d'architecture et de l'Université PSL (offres loisirs, sportives et culturels). Il/elle pourra également travailler à distance. Des visites ou séjours de courte durée au LSCE pourront être envisagés. Contacts et modalités de candidature Encadrement : Isabelle Chesneau et Jérémy Jacob La candidature devra comprendre un CV détaillé, une lettre de motivation (2 p. max), le manuscrit de thèse, transmis à : isabelle.chesneau@paris-malaquais.archi.fr et jeremy.jacob@lsce.ipsl.fr Date limite de dépôt de candidature : lundi 17 novembre 2025 Les auditions se tiendront entre le 1er et le 5 décembre 2025 Pour de plus amples informations sur ce projet postdoctoral, contacter Isabelle Chesneau : isabelle.chesneau@paris-malaquais.archi.fr