stage : Processus de construction sociale des incertitudes et des risques en aménagement et urbanisme ******** Mots clés : TAL, aménagement du territoire, environnement ---------- Équipes de recherche et lieux du stage --------------------------------------- Latts (Laboratoire Techniques, territoires, sociétés, École des Ponts et Chaussées, CNRS, Université Paris Est). Champs-sur-Marne. LaSTIG (Laboratoire en Sciences et technologies de l'information géographique pour la ville et les territoires numériques, IGN). Saint-Mandé. Description du projet de recherche dans lequel s'intègre le stage ------------------------------------------------------------------ L'impact sur l'environnement humain et naturel est un enjeu de plus en plus courant dans le processus de planification, réalisation et concertation des projets d'infrastructure et d'urbanisme. Cela touche les grands projets (LGV, autoroutes, grands stades, etc) mais aussi, et de plus en plus, les micro-projets (lotissement, ZAC, centre commercial). Un enjeu peut être érigé en risque par les associations, les habitants ou les élus locaux sur la base d'une connaissance fine du territoire et/ou d'études spécialisées et expertes. Ce risque pour l'environnement, notamment s'il contre les textes réglementaires sur la protection de l'environnement, peut être utilisé par les acteurs pour s'opposer au projet lors du débat public ou de l'enquête publique ou à d'autres moments du processus de décision. Cette opposition peut faire annuler, reporter ou modifier le projet d'aménagement. Le recours gracieux ou contentieux est même de plus en plus fréquent, ce qui peut occasionner une incertitude ou un risque social, puis un risque de retard et un risque financier (pour le projet et la collectivité locale ou le maître d'ouvrage qui le pilotent). Le processus de construction des enjeux de territoire en incertitude puis en risque (et par conséquent la construction d'une chaine d'incertitudes ou de risques : social puis politique puis financier, etc.) nécessite d'être approfondi en raison de la multiplication des conflits fondés sur le risque, et des enjeux que cela pose en matière de concertation, de participation et de politiques publiques d'aménagement et de protection de l'environnement. Le cas de la construction de « faux-risques » assimilables à des fake news serait aussi à explorer. Pour comprendre la construction du discours des acteurs opposés à un projet, et la construction des incertitudes et des risques, l'objet du stage est de réaliser une analyse textuelle des positions de ces acteurs (recherche d'occurrences de mots-clés par exemple) dans les registres de débat public, les rapports de l'enquête publique, de la concertation, la presse, etc. et de l'interpréter. Sujet du stage (durée : 6 mois maximum) ------------------------------------------- Le stage a pour objet de tester et de développer la démarche précédente sur un corpus de positions d'acteurs (élus, associations, entreprises, habitants, etc) issues de la concertation continue menée par la maîtrise d'ouvrage publique et privée d'une infrastructure de transport ou d'urbanisme. Ce corpus sera constitué avant le début du stage. Le stage comporte les étapes suivantes : - appropriation selon le profil du-de la candidat-e des fondamentaux sur les enjeux de contestation des projets, la construction socio-technique du risque et les outils (analyse textuelle) ; - appropriation du corpus dans la diversité de ses textes (débat public, enquête publique, articles de presse, sites internet, interviews, etc.), des thématiques, des champs lexicaux, des niveaux de langue, etc. ; - définition des incertitudes et risques analysés. Il peut s'agir de risques sociaux (opposition des associations ou habitants à un projet) ; de risques politiques (opposition des élus) ; de risques environnementaux (impact du projet sur l'environnement naturel et humain) ; de risques juridiques ; de risques financiers ou de retard. - traduction de ces incertitudes et risques en éléments linguistiques : mots-clés, champs lexicaux spécifiques, verbes modaux, indices de prise en charge du discours par le locuteur, etc., ou statistiques : fréquences, répartitions, analyse contrastive entre sous-corpus, etc., à rechercher ; - état de l'art des ressources et outils existants adaptés à l'identification (automatique) de ces éléments linguistiques, et mise en oeuvre de ces outils sur le corpus sélectionné ; - analyse des résultats ; - bilan de la recherche. Les résultats de cette recherche exploratoire sont destinés aux organismes publics ou privés en charge d'une concertation et au milieu associatif qui y participe. Débouchés de la recherche et du stage ---------------------------------------- Cette recherche exploratoire a pour objet de déboucher sur l'étude d'un mode de représentation de la construction du risque, ce qui peut permettre de visualiser la façon dont un impact pressenti à un endroit de la concertation est transformé en risque. Une poursuite de la recherche par une thèse peut être envisagée avec deux voies : - tester un mode de représentation du processus de construction du risque dans le temps et dans l'espace et adapté à un public donné (cartographie par exemple). - élargir la recherche à d'autres projets comme les ZAC, les lotissements, les équipements de loisirs, etc. Profil du/de la candidat-e -------------------------- - Master 2 Aménagement et Urbanisme, intéressé-e par l'informatique et l'analyse de discours. - Master 2 en Traitement automatique des langues, intéressé-e pour travailler sur un corpus de textes issus de la concertation d'un projet d'infrastructure ou d'urbanisme Contacts : ---------- Le dossier de candidature devra contenir les documents suivants : - CV, - lettre de motivation, - derniers relevés de notes (M1, et premier semestre de M2 si disponible), - description des enseignements suivis (un lien vers le site internet de la formation est le bienvenu), - dernier mémoire ou rapport de stage rédigé, et est à envoyer avant le 20 janvier 2020 à : Geneviève ZEMBRI-MARY, professeure en Aménagement et Urbanisme, université de Cergy-Pontoise, en délégation CNRS au Laboratoire techniques territoires sociétés (Latts-UPEM, ENPC, CNRS), Genevieve.zembri-mary@enpc.fr Catherine DOMINGUÈS, chargée de recherche au Laboratoire en sciences et technologies de l'information géographique (LaSTIG, IGN), Catherine.Domingues@ign.fr