Linguistique et Traitement Automatique des Langues pour l'Aéronautique et l'Espace :
Dimensions langagières du risque

2 Juillet 2013,
Université Toulouse 2 le Mirail, MDR, salle D29


Atelier organisé par le laboratoire CLLE (UMR 5263) et l'Université Toulouse 2 le Mirail, avec le soutien du Réseau Thématique de Recherche Avancé « Sciences et Technologies pour l'Aéronautique et l'Espace » et le parrainage du Pôle de Compétitivité Aerospace Valley.

Comité de programme :
  • A. Condamines
  • C. Fabre
  • A. Josselin-Leray
  • S. Lopez
  • J. Rebeyrolle
  • L. Tanguy
  • N. Tulechki

Inscription gratuite mais obligatoire : http://w3.colloquescprs.univ-tlse2.fr/spip.php?rubrique66&lang=fr
Contact : Anne Condamines

English version below ]

Dans les dix dernières années, de nombreux projets se sont mis en place en linguistique appliquée comme en traitement automatique des langues pour favoriser une meilleure gestion de la communication dans les domaines "risqués". L'aéronautique et le spatial relèvent de ces domaines dans la mesure où des vies humaines sont impliquées et des sommes d'argent colossales sont investies. Quelle soit orale ou écrite, la communication dans ces domaines se fait la plupart du temps au moyen de la langue naturelle. Or, la langue n'est pas un moyen de transmission d'information parfait. En effet, elle fonctionne avec de l'implicite, des ambiguïtés, du flou, elle fait appel à des connaissances supposées partagées, etc. Par ailleurs, la production d'une masse pléthorique de documents non structurés constitue un frein à l'exploitation des informations qui s'y trouvent exprimées.

Pour pallier ces difficultés, les travaux s'orientent majoritairement dans quatre direction :
  • Proposer des guides de rédaction (par exemple la norme AECMA) ou d'échanges conversationnels (la phraséologie de l'OACI).
  • Développer des outils d'aide à la rédaction ou à la vérification de cohérence des données textuelles; ces outils étant la plupart du temps basés sur des normes langagières, comme AECMA, par exemple.
  • Créer des procédures de catégorisation des données langagières pour normaliser et structurer l'information et faciliter ainsi l'accès au contenu (recours à des taxonomies et des ontologies).
  • Développer des outils d'extraction d'information qui s'appliquent à différents types de documents : retour d'expériences, manuels de construction, spécifications, etc.

Malgré l'importance des activités réalisées autour de cette question, les aspects langagiers constituent une dimension du risque qui estrarement interrogée et problématisée en tant que telle. L'objectif de l'atelier est de faire se rencontrer des chercheurs en linguistique, traitement automatique des langues et ingénierie des connaissances et des professionnels de l'aéronautique et du spatial afin de présenter un panorama des besoins et des réponses qui peuvent être faites en matière de gestion de la dimension langagière du risque.

Programme
9h 30 Accueil
9h45-10h Introduction
10h-10h45 D. Estival (University of Western Sydney, Australie) : Anglais seconde langue : risques pour l'aviation générale ?
10h45-11h15 S. Lopez (CLLE-ERSS et ENAC, Toulouse) : Etude de la mise en oeuvre de la phraséologie dans les communications sol-bord.
11h15-11h45 Pause
11h45-12h15 F. Beaujard (EADS Airbus Toulouse) : Contrôle des textes affichés sur les écrans des postes de pilotage des avions Airbus.
12h15-12h45 C. Raynal (CFH, Toulouse) : Apport du TAL dans la catégorisation d'évènements de sécurité aéronautique.
12h45-14h15 Déjeuner-buffet
14h15- 14h45 N. Tulechki (CLLE-ERSS et CFH, Toulouse) : Approche par analyse de similarité textuelle de base de données d'évènements sécurité aéronautiques
14h45-15h15 D. Galarreta (CNES Toulouse) : Risques langagiers ou linguistique du risque dans le domaine spatial
15h15-1545 A. Picton (FTI, U. de Genève) : Linguistique outillée et dimension langagière du risque: apports d'une approche semi-automatique pour la gestion de l'évolution des connaissances
15h45- 16h15 Pause
16h15-16h45 Patrick Saint-Dizier (IRIT, Toulouse) : Dimension langagière dans la confrontation exigence de sécurité -- procédures.
16h45-17h15 G. Fanmuy (Dassault Systèmes, Paris) : Apports de la gestion des connaissances couplée à du traitement du langage naturel en Ingénierie des exigences.
17h15- 17h45 N. Aussenac-Gilles (IRIT, Toulouse) : Caractériser le contenu des exigences pour aider à leur rédaction : un défi pour le traitement automatique des langues et les ontologies
17h45-18h15 Discussion et Conclusion

English version
Over the last 10 years, many applied linguistics projects have been undertaken such as natural-language processing to improve the management of communication in "risk-related" fields. Aeronautics and Space are concerned to the extent that human lives are involved and huge amounts of money are invested in them. Whether it be oral or written, communication in these fields mostly involves natural language. Now natural language is not a perfect means for sharing information in that it involves implicit knowledge, ambiguity, illogical reasoning and draws on knowledge which is assumed to be shared, etc. Furthermore, the production of a huge mass of unstructured documents makes it more difficult to exploit the information they contain.

To overcome these drawbacks, current research mostly involves one of the four following approaches:
  • proposing author guidance (for example the AECMA standard) or conversation-type exchanges (the standard phrases drawn up by the OACI).
  • developing writing-assistance tools or tools for checking the consistency of textual data; these tools are generally based on natural-language standards, such as that of AECMA, for instance.
  • creating procedures for classifying language-based data in order to standardise and structure information and thus facilitate access to content (use of taxonomies and ontologies).
  • developing tools for extracting information which can be used for different types of documents : feedback on experiments, construction manuals, specifications, etc.


In spite of the importance of the activities which are affected by this issue, the fact that natural language is part of the risk involved is rarely brought into question no ris it treated as a specific issue. The purpose of this workshop is to bring together researchers in the fields of linguistics, natural-language processing and knowledge engineering with Aeronautics and Space professionals in order to review all of their requirements and find solutions for managing the language-based aspects of risk.