|  |   La plupart des linguistes qui s'intéressent à l'analyse 
				du discours sont confrontés à un dilemme : 
				comment concilier le désir de prendre en compte la globalité 
				du texte - ce que permet effectivement un traitement lexicométrique - 
				et le souci de mettre en évidence les opérations 
				énonciatives et orientations argumentatives, fondées 
				sur des hypothèses sémantiques préexistant 
				au corpus. Comment passer d'un traitement statistique opaque par 
				essence, puisqu'il est capable de saisir en aveugle, de classer, 
				de trier toutes les unités présentes dans le corpus, 
				à l'analyse fine de l'émergence d'arguments reposant 
				non seulement sur la présence de connecteurs ou d'opérateurs 
				(mais, parce que, justement, décidément, finalement 
				…), de modalisations (pouvoir, devoir, vouloir, savoir, 
				croire…) mais aussi sur le jeu des différentes formes 
				d'implicites sémantiques ou pragmatiques. Comment, enfin, faire en sortes que les hypothèses sémantiques 
				viennent enrichir la collecte des données statistiques 
				et qu'en retour, les résultats fournis par la lexicométrie 
				"éclairent" le regard du sémanticien ?
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