Revenons sur les objectifs que nous avions fixés à l'analyse sémique : nous avions cité trois principes, la justification, la relativisation et la cohérence. En exprimant les différentes typologies de sèmes proposées, nous avons partiellement rempli l'objectif de justification, puisque tout sème identifié au cours d'une interprétation possède une validité comme expression de relations entre signifiés. Le principe de relativisation est très général, mais il concernait entre autres la contextualité des taxèmes. Quoiqu'il en soit, nous n'avons pas encore parlé de la cohérence, ni même exprimé l'utilité directe de tous ces sèmes. Il est grand temps de se préoccuper de la place des sèmes dans un texte, et non plus seulement dans la langue ou dans toute autre abstraction paradigmatique.
Nous allons donc présenter et analyser une notion si fondamentale qu'elle apparaissait en filigrane dans les discussions précédentes, qui ne seront d'ailleurs entièrement validées que par elle. Il s'agit de la notion d'isotopie. Il existe bien des façons d'aborder cette notion, mais puisque nous avons pris le parti de l'exposer après les notions de sème, taxème etc., nous la définirons tout d'abord à partir de ces dernières.