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Le cas des isotopies spécifiques

La récurrence de sèmes spécifiques dans une isotopie implique plusieurs phénomènes et une explicitation de la nature du sème spécifique. La notion de trait distinctif dans le paradigme structuraliste s'appuie, entre autres, sur cette notion de commutabilité. L'exemple classique, rappelé par R. Barthes [1], est celui de la définition de 'jument' par les traits /cheval/ + /femelle/. La validité (ou la valeur) de ces traits tient en ce que d'autres termes (d'autres sémèmes en fait) supportent une définition comprenant ces mêmes traits, et que chacun de ces traits peut être remplacé par d'autres d'une même famille, et créer ainsi la définition d'un autre terme. Par exemple, remplacer /femelle/ par /mâle/ ou /cheval/ par /cochon/. Des traits distinctifs sont donc valables s'ils appartiennent à une classe paradigmatique, de la même façon que les sémèmes. Dans notre cas, où les seules classes valables le sont sur le syntagmatique, cette contrainte devient donc la réutilisabilité des traits spécifiques. L'identification d'un sème spécifique sera intéressante si elle apparaît également dans un autre taxème. Dans la théorie de F. Rastier ceci est le cas des dimensions, puisque les traits correspondants sont assez généraux pour pouvoir atteindre presque toutes les classes. Nous ne pouvons bien entendu pas espérer réutiliser tous les sèmes spécifiques qu'une interprétation fait apparaître, mais nous pouvons juger de la pertinence d'un tel sème par la possibilité de le voir apparaître avec un rôle différent (une autre classe, un autre genre).



Ludovic TANGUY
Fri Dec 5 17:04:33 MET 1997