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Relations et transformations inter-structurelles

Voilà pour une analyse. Envisageons maintenant les possibilités offertes par la prise en considération de plusieurs structures de données. Il y a, avant, tout plusieurs relations de similarité à envisager entre deux structures, suivant le texte et l'identité de l'interprète.

Entre deux analyses du même texte, mais d'origines humaines différentes, nous avons vu que nous pourrions espérer récupérer la problématique des normes langagières, en comparant les types d'attributions des sèmes, si du moins l'on trouve un consensus sur la désignation de ceux-ci. Il est assez aisé, vu la standardisation de la structure que propose PASTEL, de comparer deux analyses, via la tactique du moins, et la thématique en partie. Le problème principal est l'accord sur le découpage de la chaîne syntagmatique, où les variations sont infinies. Il est toutefois envisageable, en relâchant les contraintes tactiques, de trouver des formes identiques ou fortement similaires sur deux analyses d'un même texte. À ce propos, et sur les considérations couvertes dans ce chapitre, on consultera avec profit le mémoire de F. Rivière []. C'est également dans un tel contexte d'utilisation que notre fameux opérateur igen peut s'appliquer, afin d'harmoniser deux structures en prenant comme pivot une ou plusieurs isotopies-clés. Si un même sème apparaît dans deux structures distinctes, rendre les deux isotopies correspondantes purement génériques est une étape qui facilitera bien leur comparaison.

Ce dont il est surtout question dans ce mémoire concerne effectivement les analyses de textes différents. Mais pas si différents que cela, puisque les cas intéressants sont ceux concernés par les études de familles thématiques, ou encore mieux, des tex2html_wrap571 uvres d'une même main. C'est dans de telles études que nous espérons apporter une aide par la mise en place de structures isotopiques simples. L'idéal serait en effet de remarquer des structures propres à un auteur ou à un style, et de qualifier formellement ces dernières.

Par contre, nous pouvons plus aisément envisager une classification / typologie des interprétations plus que des textes. Ce qui n'est guère étonnant vu l'objectif de cette méthode. En effet, les différents critère qualitatifs et quantitatifs attribuables aux isotopies, et leur représentation en diachronie nous donnent de nombreuses pistes pour évaluer le type d'interprétation. Tout d'abord, le nombre et l'ampleur des pré-isotopies : une bonne connaissance d'un texte et de son entour mène directement à l'identification de pré-isotopies étendues, et sans nul doute moins nombreuses que dans le cas d'une interprétation <<naïve>>, où la cohésion thématique n'est pas saillante pour l'interprète. Dans ce dernier cas, en effet, ce sera sans doute le local, donc la considérations de termes <<isolés>> qui guidera l'interprétation, en multipliant par là-même les classes sémantiques en en diminuant leur cardinalité. Il est cependant difficile de caractériser une pré-interprétation dans l'absolu : il reste plus raisonnable de comparer deux pré-interprétations d'un même texte.

Voilà pour les conditions initiales. Une fois l'interprétation proprement dite effectuée (ou du moins bien avancée et stabilisée), les attributs des isotopies nouvellement créées peuvent indiquer une première notion de succès de l'analyse. La découverte d'isotopies spécifiques étendues est, nous l'avons dit, un point positif. Un autre point est également l'extension des classes initiales (venant des pré-isotopies). Un échec relatif, par contre, serait la multiplication des sèmes spécifiques, et la conservation d'une vision locale de chaque classe, puisque l'explicitation des classes n'a pas apporté de nouveau <<concept>>.

Un dernier point sur lequel nous aimerions insister est l'apport d'une telle exploration des classes. Nous avons évoqué la difficulté qu'éprouverait l'explicitation d'une vision <<fantaisiste>>, puisque la finesse de description que nous exigeons par la satisfaction des contraintes mettrait rapidement à jour des manques dans la vision de l'interprète. D'un autre côté, nous estimons qu'une exploration d'une interprétation justifiée est elle, réconfortante de cette vision. L'hypothèse se trouve subjectivement renforcée, par la mécanique descriptive qui ne rencontre que peu d'obstacles dans son explicitation. Les sèmes spécifiques utilisés pour organiser un thème bien ancré dans un texte jouent alors le rôle d'autant d'arguments en faveur de cette hypothèse.


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Ludovic TANGUY
Fri Dec 5 17:36:15 MET 1997