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Informatique et interprétation

Assurément, les applications de ces idées générales couvrent un éventail plus large que celui que nous visons. Il à ce point opportun de revisiter les principes précédemment évoqués pour guider notre approche, en mettant en relief leur adéquation et en envisageant dans les grandes lignes leur mise en place.

Pour ce qui est de la couche logique, nous avons déjà discuté de l'intérêt d'une description formelle simple, se basant sur des concepts fondamentaux, tels que ceux qui sous-tendent la vision différentielle. C'est à ce stade que nous entendons satisfaire le souci de rigueur. Cependant, cette notion de rigueur doit être étendue. Elle ne concerne pas que le régime du calcul - pour lequel elle est presque définitoire. Elle va jusqu'aux régimes multiples d'ajustement et d'adaptation mutuels entre calculatoire et sémiotique.

Pour la couche sémiotique, différentes considérations sont à prendre en compte.

Pour la souplesse, nous la capterons par le principe de description méta-linguistique. Quoi de plus souple en effet que la langue naturelle, à plus forte raison lorsque le discours qu'elle manipule s'adresse de façon privilégiée à son créateur ? Ainsi, sur la base des unités formelles citées plus haut (et développées bien plus bas), l'utilisateur calquera donc ses propres descriptions langagières, avec la liberté que lui laissera leur incompréhensibilité par la machine. Nous tâcherons donc de faire d'un vice une vertu, puisque la machine n'influencera pas la valeur fondamentale des ces descripteurs, respectant par là même la prédominance de l'humain dans cette relation. D'un point de vue interprétatif, l'utilisation de la langue comme descripteur rejoint la notion d'appropriation que F. Rastier énonce [26] pour traduire la prise en compte du contexte interprétatif. C'est ici par son propre langage que l'utilisateur décrira son interprétation.

Enfin, par le biais des relations mises en place au niveau formel, <<traduites>> par le méta-langage naturel de description, la porte est ouverte, sinon aux suggestions de source inférentielle, du moins aux facilités de représentation et de synthèse que peut proposer un outil logiciel manipulant un texte.

Quant à la volonté de construire l'identité sémantique des unités mises en tex2html_wrap223 uvre dans la description interprétative, elle se traduira par un ensemble de contraintes formelles dans la définition de ces unités, qui, projetées à l'attention de l'utilisateur, seront autant de suggestions à la créativité et au repérage des nouvelles descriptions. Restons prudent toutefois sur l'origine de cette identité : sa construction n'est en fait qu'une conséquence de sa présupposition par l'utilisateur. Cette étincelle créatrice initiale entraîne par contre, d'un point de vue formel, des exigences de la couche logique.

Nous verrons au travers de la théorie linguistique motivant notre approche, la traduction de ces principes sous un aspect herméneutique, justifiant tant la circularité méta-linguistique que l'infinité de ce type de processus.


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Ludovic TANGUY
Fri Dec 5 16:57:51 MET 1997