Rappelons simplement que la fonction isotopante I associe un et un
seul triplet extrait du produit à un
sème. L'identité selon SE entraîne donc, de façon définitoire
l'identité selon S. Par contre, il est intéressant de se poser la
question inverse. Deux isotopies ayant les mêmes composantes au sens
de S correspondent-elles obligatoirement à un même sème ?
Un premier contre-exemple vient à l'esprit grâce aux spécèmes. Un même
spécème peut supporter plusieurs sèmes, et donc apparaître dans
plusieurs isotopies. On peut donc envisager les deux isotopies
spécifiques minimales identiques :
. Un exemple d'un tel
cas de figure serait l'attribution de /pour couper/ au spécème
('couteau', 'fourchette'), et celle de /se tient de la main droite/ à
ce même spécème. Il faut donc supposer également la non-récurrence de
ces deux sèmes, afin que les isotopies ne soient pas étendues
différemment l'une de l'autre. Rappelons que nous nous situons en
contexte, et que même si l'attribution de ce sème à une multitude
(voire une infinité) d'autres entités est possible en langue, nous
n'en étudions ici que la réalisation locale.
La question se pose par contre de façon plus complexe pour des isotopies au moins en partie génériques, car nous disposons du théorème sur l'identité des taxèmes précédemment exposé. Nous allons donc envisager les différents cas suivant la nature de la partie générique des isotopies.
Premier cas : les isotopies sont de la forme avec
et
.
Ces deux isotopies correspondent donc au sème microgénérique du taxème t (seul cas où un taxème apparaît de façon isolée dans une isotopie). Un taxème n'ayant qu'un seul sème microgénérique, les deux sèmes sont donc identiques (au sens de SE).
Deuxième cas : les isotopies sont de la forme .
Ce sont donc des isotopies en partie mésogénériques. Le taxème
ne peut appartenir au maximum qu'à une seule isotopie (au sens de
SE) dans laquelle il n'est pas isolé, donc les deux isotopies sont
identiques au sens de SE.