Dans le cas où aucun couple de spécèmes et n'étaient isotaxémiques (il n'existe pas deux sémèmes parmi les qui appartenaient au même taxème), nous n'avons aucune opposition à conserver. Seules nous intéressent alors les données brutes des sèmes spécifiques supportés par les sémèmes .
On applique ensuite à ces sémèmes l'opérateur , avec leur ancien taxème. Il faut donc dans un premier temps vérifier la cardinalité des , et la complétude de leurs graphes d'opposition.
On crée maintenant le taxème t de sème microgénérique se par +t puis +i(t,se)
On replace les sémèmes dans t via l'opérateur , en interceptant par la suite la gestion des nouveaux spécèmes créés. C'est en effet lors de la spécification de ce nouveau taxème que nous tenterons de réinsérer les sèmes précédents. Nous nous trouvons donc dans le cas où, à chaque sémème de ce nouveau taxème, est associée une famille de sèmes .
Dans un premier temps, nous nous occuperons des sèmes précédemment génériques des sémèmes . Une possibilité pour leur traitement est de considérer que leur nature précédemment générique leur donne également un statut d'opposition au sein du nouveau taxème créé par igen. Prenons un exemple pour exprimer ce fait. Soit dans un premier temps les deux taxèmes //lieu de culte// et //homme religieux//, contenant respectivement 'mosquée', 'église' et 'muezzin', 'prêtre'. Considérons également que les premiers sémèmes de ces taxèmes supportent le même sème spécifique /islam/ (via des spécèmes dont la seconde composante est le second spécème de ces taxèmes). Nous appliquons donc le transformateur igen à /islam/. Le taxème //islam// nouvellement créé contient donc maintenant 'mosquée' et 'muezzin'. Les considérations précédentes sur la généralité des oppositions nous conduisent donc à attribuer automatiquement le sème /lieu de culte/ au spécème ('mosquée', 'muezzin') et /homme religieux/ au spécème opposé.
Un cas de transformation minimale sans isotaxémie est représenté dans la figure . Les sèmes précédemment génériques des sémèmes transposés deviennent automatiquement spécifiques.
Ensuite, nous devons nous intéresser aux autres sèmes spécifiques initialement supportés par les sémèmes translatés, ainsi qu'aux sèmes spécifiques supportés par les spécèmes dont ils étaient les sémèmes opposants.
Pour les sèmes spécifiques directement supportés par les sémèmes translatés, nous avons toujours comme possibilité de recourir au phénomène de l'afférence, afin de ne pas perdre l'information initiale. Nous perdons simplement la notion d'opposition, mais la liste des sèmes supportés par le sémème n'est pas modifiée. Dans ce cas, nous devons également nous poser le problème de la résolution d'un cas d'afférence pure pour le sème concerné : cela peut donc mener à la création d'un nouveau taxème.
Pour les sèmes spécifiques dont le spécème avait le sémème translaté comme seconde projection, puisque ce spécème devra être détruit durant l'opération de transfert, nous allons voir comment y préserver l'information de ce sème. Deux cas se présentent encore ici : soit le sème considéré était également supporté par un autre spécème qui va, lui, rester intact. Dans ce cas aucune opération supplémentaire n'est à envisager. Soit il s'agissait de la seule occurrence de ce sème spécifique, auquel cas nous nous servirons encore une fois de l'afférence pour le conserver. Les deux cas sont visibles dans la figure .
Figure: Gestion des sèmes spécifiques par igen